Les conditions d´utilisation des batteries au plomb

Texte écrit par Pierre-Jacques Poinot Chazel

En préambule, n’oubliez jamais qu’un accu doit être adapté à l’usage que vous comptez en faire et non le contraire. Reportez vous aux autres pages du site pour les détails qui doivent guider votre choix.
Ce qui va suivre est valable pour tous les types d’accus au plomb mais certains points sont particulièrement cruciaux pour les accus étanches.

En régime de décharge :

Respectez les intensités maximales préconisées par le fabriquant . Si vous ne le connaissez pas ou si vous n’avez pas trouvé son site, regardez une batterie du même type et d’une capacité équivalente ( à + ou – 10% près) chez le concurrent, vous ne serez pas loin des bonnes valeurs.
Ne jamais décharger une batterie à moins de 1.65V par élément (soit 10V pour une batterie 12V). A titre d’exemple une simple LED consommant 20mA pendant une ou deux semaines sur une batterie de 36Ah « vide » peut la tuer ! (expérience vécue).
Ne faites démarrer un moteur qu’avec une batterie de démarrage. Une batterie à décharge lente le fera aussi mais elle en gardera des « cicatrices » ineffaçables.
Ne court-circuitez jamais même brièvement une batterie. Vous savez l’attouchement rapide avec un bout de fil pour tirer une étincelle. Non seulement vous l’endommagez mais en plus dans certains cas si votre attouchement manque de légèreté elle risque de vous exploser à la figure !
Du point de vue climatique, une batterie fonctionne de façon optimale aux environs de 20/25°C. Au dessus, elle fonctionne toujours très bien avec toutefois un taux d’autodécharge plus important mais surtout, sa durée de vie se réduit de moité à chaque fois que la température augmente de 10°C. Si le constructeur donne 10 ans à 20°C on tombe à 5 ans à 30°C et 2,5 ans à 40°C et les lésions sont irréversibles. D’où par exemple dans un bateau l’intérêt de mettre les batteries ailleurs que dans le compartiment moteur. En dessous de 20°C, la réaction chimique est de moins en moins active au fur et à mesure que la température baisse et donc la batterie pourra fournir moins de courant. Vous comprenez maintenant pourquoi les premiers jours de l’hiver obligent souvent les automobilistes possédant une batterie fatiguée à pratiquer une gymnastique matinale dont ils se passeraient volontiers. Une batterie en bon état fonctionnera dans une large plage de température (-20 à + 45°C voir plus) mais pas avec les mêmes performances qu’à 20°C. Et vous d’ailleurs ??

En régime de charge :

Même préambule que pour la décharge : Respectez les intensités maximales préconisées par le fabriquant . Si vous ne le connaissez pas ou si vous n’avez pas trouvé son site, regardez une batterie du même type et d’une capacité équivalente ( à + ou – 10% près) chez le concurrent, vous ne serez pas loin des bonnes valeurs. Une bonne approximation du courant maximal de recharge est 1/5 de la capacité nominale de l’accu à recharger soit par exemple 1.4A pour une 7Ah ou 7.2A pour une 36Ah. Ce sont des valeurs maximales, ce qui veut dire que le chargeur prévu pour la 7Ah pourra très bien servir à recharger la 36 (il mettra 5 fois plus longtemps) mais que le contraire est à proscrire.
Le point hyper important ce sont les tensions lors de la recharge. Lisez et relisez le chapitre charge des accus au plomb du site, tout y est et tout est important.. La longévité de votre batterie en dépend.
Les alternateurs de voiture respectent généralement les paramètres de tension et généralement pas les paramètres d’intensité. Pour une batterie de démarrage ce n’est pas grave mais pour une batterie étanche à décharge lente c’est un peu plus gênant. Si vous faite une installation avec une batterie de servitudes, utilisez de préférence un coupleur à diode plutôt qu’un système à relais. Votre batterie de servitudes ne sera pas rechargée à 100 % (14.5V à l’alternateur moins 0.7V de chute dans la diode = 13.8V tension de floating) mais la résistance intrinsèque de la diode limitera le pic d’intensité en début de charge.

Gardez toujours à l’esprit que les deux causes principales de mortalité d’un accu au plomb, quelque soit son type, sont la décharge profonde et la surcharge.


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